El paseo del caracol
Message d’espoir
Voici la petite histoire de ma conversion:
Je me suis marié à une jeune femme de vingt ans et moi j’avais vingt-huit ans. Nous avons eu ensemble cinq enfants et aujourd’hui, j’ai seize petits-enfants. Ma famille est ma fierté. Et quand je partirai, je pourrai dire au niveau familial: “Devoir accompli”.
Les premières années de mariage, j’ai aussi rencontré une église. Ce fut un mariage à trois. Tu ne peux pas imaginer comment j’ai été heureux. Mon épouse, les enfants, l’église, c’était plus que magique.
Je me suis toujours considéré comme un homme bien et un homme bon. Je prenais soin de ma famille, de ma femme et des enfants. Chaque semaine, avec une assiduité qui me surprenait moi-même. J’allais à l’église, je priais, remplissais mes Appels, je gagnais ma vie, et je trouvais que j’étais un homme de bonne volonté. Je n’avais pas de mérite, j’aimais aller à l’église. J’aimais travailler dans mes tâches. Ma famille était tout ce que j’avais et j’étais heureux. Probablement les années les plus heureuses de ma vie, un genre d’état de Grâce. Encore aujourd’hui, je remercie mon Père Céleste pour ces années. Ces années étaient-elles plus heureuses que les années d’aujourd’hui? Je le dirai plus loin.
Après une dizaine d’années dans l’église, celle-ci présenta un programme de perfectionnement pour les membres et j’y ai adhéré. J’avais le désir de devenir meilleur. Jusqu’à ce moment-là, je faisais tout ce que je devais faire, parce que j’aimais cela et j’en étais heureux. Je me croyais un homme juste, qui faisait le bien, j’étais bon, généreux, un bon mari, un bon père de famille, un bon membre de l’église, un bon citoyen et pour moi, le Royaume Céleste m’attendait.
J’ai commencé ce programme, mais d’abord, j’ai dû m’évaluer. Savoir ce que je voulais améliorer. Ce que je voulais devenir en mieux pour être parfait. J’ai embarqué dans ce programme avec enthousiasme, me voyant déjà parfait, ou presque grâce à ce programme. Ce dit programme s’appelait: “À la recherche de l’excellence”.
Je l’ai entrepris avec des points à améliorer. Un jour, une semaine, un mois, et je laissais tout tomber. J’ai trouvé ça difficile. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais si faible, pourquoi j’avais un si grand manque de volonté. Je me décevais moi-même. Ça m’attristait. Ma bonne opinion de moi-même commençait à en prendre un coup. Et les six années qui ont suivi, ont été ma descente aux enfers.
J’étais fidèle à ma femme, mais je regardais les femmes non pas seulement avec mes yeux, mais mes yeux étaient comme des mains pleines de convoitises contraire à l’Évangile. J’ai commencé à m’examiner dans les détails, car dit-on, le diable se tient dans les détails. Et là ce fut difficile à supporter. Mon honnêteté, ma franchise, mes convoitises, ma gourmandise, ma paresse, mais dans les détails, me donnaient l’impression d’être un monstre. Là j’ai constaté que ma prétendue perfection venait de prendre le bord. Et quand je me prenais en main, quelques jours ou quelques semaines plus tard, j’abandonnais mon programme de perfectionnement. Il y avait petite progression, mais j’abandonnais tout de même dans la déception. Il n’y a rien de pire que l’échec. Pendant qu’il me semblait que d’autres avançaient à pas de géants, moi j’avançais à pas d’escargot. J’ai connu une déprime morale qui me foudroyait de jour en jour, les semaines et les années me semblaient pire encore. Je passais des entrevues avec mes dirigeants, et leurs réponses me laissaient encore plus dans la noirceur, et ce jusqu’à ce que je quitte définitivement l’église en 1988. J’avais revendiqué des moyens de m’aider à devenir meilleur. L’église devait posséder les moyens de me prendre en mains. J’étais constamment à la recherche de la révélation pour m’aider à comprendre qui j’étais et comment me prendre en main, afin de m’approcher de la perfection. Car je sentais que dans le Plan de Salut il y avait des moyens pour devenir meilleur.
Puis, j’ai senti l’Appel de mon Père Céleste à ouvrir la Septième Dispensation. Mais je refusais, car je me croyais indigne de le faire. Le temps passa, et mes convoitises n’arrêtaient pas de me gruger l’âme jusqu’à la dèche. C’est dans cet état d’âme déchu, dans cet état de dépression morale, que j’ai ouvert la Dispensation. Ce n’était pas tant mes faiblesses qui me rongeaient l’âme par les deux bouts, mais mon incapacité à les corriger. Mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix (1990) arriva avec l’Ouverture de la Septième Dispensation et moi avec mes profondes difficultés. Je vivais dans des reproches de culpabilité incroyables. J’avais tellement peu d’appréciation pour moi-même. La distance qu’il y avait eu avec mon épouse et même les enfants qui me reprochaient d’avoir quitté l’église, je suis tombé dans les bas fond de mon âme. Mais cela, personne ne le savait, je vivais seul ces misères humaines d’enfants d’Élohim.
Mais j’étais tout de même animé d’un peu d’espoir, celui de trouver les moyens de me permettre de devenir meilleur. Je ne savais ni comment, ni où, je ne connaissais personne capable de m’aider. Malgré tout, je sentais que je devais organiser l’Assemblée.
Puis il y eut l’Office de la Célébration à la Vie (première version) qui me donnait une Nourriture Céleste. Mes Appels, ma Mission, les leçons que j’ai commencé à donner, les Écritures Sacrées que je corrigeais avec tremblement, et je suis entré, non pas seulement dans le Texte Sacré, mais dans les phrases, dans les mots, l’essence des mots et tous les sens profonds des messages de la Rédemption. Étais-je meilleur? Des fois oui, des fois non. J’avais la couenne dure. Mais je commençais à sentir un renouveau en moi, une vie nouvelle, un esprit nouveau. Je ne le savais pas, mais je commençais à sentir quelque chose de nouveau naître en moi. Ma tête ש travaillait sans que je le sache. Mon cœur א se mit à ressentir de nouvelles sensations et, mon ventre מ à se repentir un tout petit peu. La marche de l’escargot se poursuivait. Je commençais à comprendre que ce n’était pas la perfection que l’Évangile me demandait de vivre aujourd’hui, ça je ne pouvais pas le vivre, mais d’y avancer continuellement chaque jour. Dans cette condition de travail quotidien, même si peu à la fois, je me sentais justifié par l’Expiation.
Puis, j’ai commencé à me présenter devant Élohim dans la connaissance du premier Commandement. Je me présentais Face à face avec Élohim, même avec ma dèche difficile à accepter. Devant Lui, j’avais honte de moi! Mais contrairement à ce que je m’attendais, Lui, mon Père Céleste m’aimait. Il voyait toujours les belles qualités que j’avais depuis de nombreuses années, car elles étaient toujours là en moi. Mais moi, je ne les voyais plus. Autant mes qualités, quand j’étais plus jeune, m’empêchaient de voir mes défauts, autant mes défauts m’empêchaient de voir mes qualités que j’avais toujours. Mais mon Père Céleste Lui, voyait tout de moi, sans que rien ne Lui échappe.
Il m’a appris à m’aimer à nouveau et même plus, car je devenais un peu meilleur chaque jour, même si peu. Puis petit à petit, je me suis transformé. J’ai commencé à sentir ce mouvement de croissance en moi, imperceptible au début, mais évident pour mon Père Céleste. Ma volonté n’était pas à corriger mes défauts, mais continuer à faire ce que je pouvais faire; comme soutenir ma femme dans son rôle de mère, mes enfants dans leur croissance de jeunes adultes, de faire mon travail un peu mieux chaque jour, assister le plus régulièrement possible à l’Office de la Célébration à la Vie qui était l’essence de la Vie, à faire des discours, donner des leçons, rendre témoignage, prier tous les jours et me présenter Face à face devant mon Élohim.
J’ai compris que j’ai la volonté de faire ce que j’aime seulement. Ce que je n’aime pas, je n’ai pas la volonté de le faire. Mais je persistais à me tenir à la Barre de Fer, les Écritures, et cette Barre de Fer, m’a fait découvrir que j’aimais de nouvelles choses que je n’aimais pas avant. Je n’ai pas la volonté de me mettre au régime pour perdre du poids, mais j’ai appris à aimer enlever certaines choses mauvaises dans mon alimentation. Et quand je chute je me relève. Il s’agit de transformer mon alimentation en de petites choses chaque jour et ne pas tout faire en un temps, car je vais me décourager.
Ai-je la volonté de faire de l’exercice tous les jours, afin de retrouver la forme? Non, mais je peux en faire un peu plus chaque jour, ou à tous les deux jours. Il faut être cohérent avec soi-même. J’ai découvert que la marche de l’escargot est lente, mais plus certaine que celle du lièvre, plus stable et plus forte. C’est ce que l’Évangile veut que je sois, fort, stable dans ma démarche et certain dans la continuité, même lente.
Aujourd’hui, j’ai changé ma vie, mais ce changement est intérieur et aussi dans mes gestes et comportements, cela m’a atteint dans mes profondeurs, stables, immuables et certaines. J’ai réussi là où par ma volonté j’échouais. J’ai eu du succès par l’obéissance dans ce que j’aimais et par le Plan de Salut, j’ai appris à aimer de nouvelles choses contraire à mes péchés. Et ainsi, l’amour de l’Évangile m’a donné la Force de changer les choses, contrairement aux programmes de perfectionnement.
Est-ce que cela veut dire de ne pas avoir de Plans d’Action? Non, il faut persister à lutter et avoir des Plans d’Action. Mais il faut y introduire de petits points à améliorer et si on rencontre l’échec, ne pas se décourager, mais plutôt y voir que l’on a gagné quelque chose de plus et souvent sans qu’on le sache.
Aujourd’hui, j’ai vaincu le mal en beaucoup de points dans ma vie. Mais est-ce suffisant, oui, pour aujourd’hui, non sur le Plan Éternel. Je me console de penser que je suis sauvé par la Rédemption et la Justification de mon Rédempteur, mais je devrai tôt ou tard arriver à la perfection dans cette marche lente, mais certaine. C’est un travail long et lent, mais certain.
Je crois qu’il faut avoir un certain âge pour voir les changements, afin de prendre du recul et constater. J’ai soixante et treize ans (73) et aujourd’hui, je vois de mes yeux que ma vie a changé d’une manière encourageante, afin de me présenter chaque jour Face à face avec mon Élohim avec espoir dans la perfection. Et cet espoir m’anime de joie.
Michel-Alain Lemire