Topic : Textes profanes

Le diable est très beau

Le diable est très beau

By nathan on 18 mars 2020

Et ils confondront le mal pour le bien et

le bien pour le mal

Le fruit de l’arbre empoisonné

Tant est-il que la puanteur nauséabonde de tout ce qui est abominable sent bon

Ce qui rend l’invivable plus vivable, ce qui fait que l’inacceptable devient acceptable et l’insoutenable devient culture sociale, c’est le miroir, ou pour mieux dire, l’envers du miroir. L’hideux se fait beau. Dans la société, il faut joindre la pensée magique de manière à ne pas être exclu, mis à part, ou tout simplement ignoré ou rejeté pour éviter le mépris.

L’Écriture dit: Et ils confondront le mal pour le bien, et le bien pour le mal. Cela est aussi le gel de la conscience, l’anesthésie des hauts le cœur, les vomissements refoulés, c’est aussi la fierté d’être ce que l’on a peur d’admettre que l’on est. Le miroir nous ment parce que c’est l’envers du miroir, car voulant ignorer ce qu’est sa vraie face. C’est la vérité cachée. Voilà ce que la société d’aujourd’hui et de toujours est. Voilà ce que tous les murs et les pans de mur érigés cachent entre leurs fentes et dans le creux des cavités de rochers de leurs théories scabreuses.

Toute forme de mal a sa pathologie et toute maladie, a son remède. Il n’y a pas de problème sans solution, la solution naît avec le problème comme noir et blanc, froid et chaud, haut et bas, mais elle est parfois difficile à trouver et surtout à appliquer, car la cavité est trop profonde et obscure.

Il n’est pas facile de se reconnaître dans le mal, car comme l’hideux est le mal, nul ne veut être laid, sauf celui qui confond le beau de l’horreur.  Comme celui qui dit que tout être humain a du bon en lui est insensé, ou que tout ce qui existe est beau par le fait même d’exister, celui-là est aveugle. Il ne suffit pas qu’une chose existe pour dire qu’elle est belle. L’existence d’une chose apparaît quand la nécessité d’une fonction apparaît aussi. Si le mal apparaît par les actions humaines, des fonctions connexes apparaissent aussi. Il n’y aurait pas de prisons s’il n’y avait pas de criminels. Il n’y aurait pas de maladie s’il n’y avait pas de mal.

Ce qui engendre l’idéologie, c’est le besoin d’exprimer une idée à la collectivité. Et si la collectivité ne croit pas en nos idées, cela peut engendrer frustration et malaise. Il n’y a pas de guerre idéologique, c’est un prétexte! Il n’y a pas de guerre politique, c’est un prétexte! Il n’y a pas de guerre de religion, c’est un prétexte! Il n’y a que de la motivation haineuse née de frustrations croissantes, de Lois Célestes transgressées pendant des générations, des millénaires et qui ont formé des nœuds de colère qui se sont transmis de peuple en peuple, de peuples contre peuples. Ces motivations haineuses ont formé une culture de la violence sous le couvert de l’honneur de la famille, de l’homme sur sa femme, de l’homme sur ses enfants. Ainsi se perpétuent des traditions maléfiques d’une génération à une autre.

Et le sourire, le plus beau masque de la frayeur! La douceur apparente est la plus convaincante imposture. C’est une présentation du faux bien, du faux juste, de la valse des promesses de bonheur, de prospérité et de bien-être. Il faut haïr pour se convaincre de justice. Les dictateurs les plus cruels croyaient en la juste marche de leur cruauté.

Comme disait le poète: Le bateau coule et le capitaine ment! Peut-on dire la vérité? Non elle est trop effrayante. Peut-on montrer l’exactitude des choses à venir? Non, ce serait la panique du monde.

La Lumière

La Lumière

By nathan on 18 mars 2020

Figure-toi des hommes et des femmes dans une demeure souterraine en forme de caverne dont l’entrée, fermée à la lumière extérieure, s’étend sur toute la longueur de la façade; ils sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou pris dans des chaînes, en sorte qu’ils ne peuvent bouger de place, ni voir ailleurs que devant eux; car les liens les empêchent de tourner la tête; la lumière de torches allumées un peu partout, au loin sur une hauteur brillent derrière eux; entre le feu des torches et les prisonniers, il y a une route élevée; le long de cette route figure-toi un petit mur.

Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommes et des femmes portant des ustensiles de toutes sortes, qui dépassent la hauteur du mur, et des représentations d’hommes de femmes et d’animaux, en pierre et en bois de toutes sortes de formes; et naturellement parmi ces porteurs qui défilent, les uns parlent, les autres ne disent rien.

Voilà un étrange tableau et d’étranges prisonniers. Ils nous ressemblent penses-tu! Ils ne savent rien de ce qu’il y a dehors au grand jour. Il ne pense même pas qu’il y ait un soleil. Ils ne peuvent même pas imaginer que la lumière du soleil puisse exister, ni même celle de la lune.

Un jour, un homme se détacha de ses liens et se fraya un chemin à tâtons jusqu’à la sortie de la caverne. Arrivé à la sortie, il fut aveuglé et ne vit rien. Il rentra dans sa caverne, afin de retrouver la vue. Puis il se reprit, mais là il sortit la nuit à la lueur de la lune. Il fut grandement étonné de voir la beauté de cette lumière. Il aimait ce qu’il voyait, la beauté de la nature. Il distinguait les formes sans voir les couleurs, car c’était la nuit. Il se disait: si mes amis pouvaient voir la lumière (de la lune), ils verraient autre chose que cette noirceur de la caverne. Puis il retourna dans son pays au lieu de la caverne éclairée de torches semblables à la lumière des étoiles et il commença à expliquer à ses amis ce qu’était la lumière de la nuit. La forme des êtres et des choses, la fonction de tout ce qui existe. Sentir le vent sur la peau, la pluie et tous les genres et, l’infinie diversité que procure la vie. Comment il était bon d’être libre, de penser et d’agir par soi-même.

Mais ses amis lui dirent de se taire, qu’il fabulait, qu’il était fou, qu’il était un visionnaire et qu’ils ne voulaient pas devenir fou comme lui. Ils le ruèrent de coups, l’enfermèrent dans une prison pour le juger, afin que les jugent lui donnent une punition sévère pour répandre de tels mensonges.

En prison, il expliqua à des codétenus que la liberté n’était pas de sortir de prison, mais de vivre dans la lumière de la lune comparablement à eux qui vivaient dans la lumière comparable à celle des étoiles. Un jour, ils furent libérés de prison et ensemble ils sortirent de la caverne dans la nuit.

C’était la pleine lune. Tous, ils s’émerveillaient de ce qu’ils virent. C’était bon de voir et discerner, alors ils constatèrent qu’il y avait des êtres, des familles, des villes et des sociétés organisées. Puis, presque à la levée du jour, à voir se lever un soleil, certains eurent peurs et retournèrent à la caverne.

Mais notre ami aventureux, fort désireux de comprendre la vie, resta là, afin de voir le lever du jour. Et le soleil se leva lentement, et ses yeux eurent de la difficulté à s’adapter, même il souffrit de cette clarté qui lui donnait mal aux yeux. Il craignait de perdre la vue. Cela prit plusieurs jours et plusieurs nuits, afin de s’adapter complètement à la lumière du jour.

Le temps arriva où il put ouvrir complètement les yeux d’une manière prolongée. Que vit-il? Le monde en couleur dont il croyait voir un monde illusoire qui donnait une vision surnaturelle des êtres et des choses. Alors jour après jour, nuit après nuit, il s’émerveillait de ce qu’il voyait, jusqu’à ce qu’il puisse constater que ce monde merveilleux de lumière existe vraiment, que ce n’était pas illusoire, mais bien réel.

Puis il retourna à la caverne. En entrant, il ne vit rien, ses yeux étaient devenus aveugle à la noirceur. Et pendant un certain temps, ses yeux ont dû s’adapter à la noirceur. Ses amis constatèrent sa cécité et eurent peur pour lui. Mais lorsque sa vue revint, à la lueur des torches, il leur expliqua ce qu’était la lumière, celle de la nuit et celle du jour. Tous ceux et celles qui l’écoutèrent lui dire, mon pauvre ami, tu es complètement fou. Un tel monde n’existe pas. Et ils se dirent entre eux, tuons-le avant qu’il ne soit trop tard, avant que d’autres ne croient en lui et ne deviennent fous comme lui.

Nous dans notre monde

La Lumière des Étoiles

Semblable à ces gens vivant dans la caverne, nous vivons dans la noirceur. La lumière que nous voyons, celle en plein jour, au soleil, est comparable à la lumière des torches dans cette caverne. Nous vivons dans la noirceur. La lumière du jour est une lumière invisible. Dans l’espace, il y a plein de lumière et pourtant il fait noir.

Le Rédempteur est venu nous dire qu’Il était la Lumière, mais les gens de son temps ne l’ont pas vu, car leurs yeux n’étaient pas capables de la percevoir. Qu’il y avait un monde où la lumière donnait la vision aux formes et fonctions, que nos capacités étaient illimitées, et que la Vie était Immortelle et, que nous pouvions vivre une Vie Éternelle.

Autre est l’éclat des étoiles, autre est l’éclat de la lune et autre est l’éclat du soleil. Différents sont les êtres Télestes (comme dans la caverne à la lueur des étoiles), différents sont les êtres terrestres (comme dans la nuit à la lumière de la Lune) et différents sont les Êtres Célestes (comme au grand jour à la lumière du soleil). (1 Corinthiens 15.40-41)

Inspiré du texte : La république de Platon

Michel-Alain Lemire